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jeudi 26 mai 2016

Ouvrage de référence : Saint Augustin et la Bible


éditions Beauchesne Saint Augustin et la Bible
Saint Augustin par Philippe de Champaigne (détail)
Los Angeles County Museum of Art
Augustin tient une place à part, non seulement au sein de l’Eglise, mais également au sein de l’histoire littéraire. Son œuvre est immense, 113 titres, 500 sermons et 218 lettres conservés, et les travaux exégétiques qu’elle inspira, innombrables. Il est, à n’en pas douter, le plus lu des Pères de l’Eglise et le seul qui soit, à ce jour, publié dans la prestigieuse « Bibliothèque de la Pléiade »[1].

Cette popularité qui depuis longtemps atteint le grand public, Augustin la doit tout autant à la profondeur de sa pensée qu’à la qualité littéraire de ses écrits. Comme l’a très justement exprimé Giovanni Papini, « Le secret de sa grandeur comme écrivain, et aussi comme penseur, réside en ceci qu’il vit ce qu’il médite et sent profondément ce qu’il dit. Pour lui Dieu n’est pas un concept, un objet de connaissance pure, mais une réalité vivante dont il attend la joie ; le vrai n’est pas seulement une chose qui s’apprend mais un bien qu’il cherche à s’approprier, une part de sa substance quotidienne ; le christianisme n’est pas seulement un recueil de doctrines, mais une vie qu’il faut vivre intégralement. Les problèmes les plus élevés, il les a rapportés à son propre moi, il a intériorisé la théologie, il a fait fondre la pensée abstraite dans le creuset de son cœur, il a volé jusqu’au firmament de l’idéologie, mais avec des ailes de feu. »[2]

Sa vie nous est fort bien connue et nous possédons en ses Confessions un extraordinaire témoignage autobiographique qui nous mène jusqu’à sa trente et unième année. On connaît par là les lectures qui, d’une illumination à l’autre, le menèrent à la conversion : l’Hortensius de Cicéron en 372, les Ennéades de Plotin en 386 et enfin, les épîtres de Saint Paul qui l’amèneront à se faire baptiser par Saint Ambroise, dans la nuit du 24 au 25 avril 387, à l’âge de 33 ans.

Dès lors, la lecture de la Bible ou plus précisément des Ecritures[3], accompagnera l’existence et nourrira tous les travaux de Saint Augustin. Comme l’explique Henri-Irénée Marrou dans son Saint Augustin et l’augustinisme[4] : 

« L’Ecriture Sainte est pour saint Augustin la Somme de toute vérité, la source de toute doctrine, le centre de toute culture chrétienne et de toute vie spirituelle ; sa théologie est très directement biblique, sa catéchèse ne l’est pas moins. A mesure qu’on se familiarise davantage avec l’œuvre et le style de saint Augustin on est de plus en plus sensible à cette présence de l’Ecriture. Des érudits minutieux ont relevé, dans l’édition des Bénédictins de Saint-Maur, 13 276 citations de l’Ancien Testament et 29 540 du Nouveau. Il y en a en réalité beaucoup plus, mais il est difficile d’avancer un chiffre précis, car commet faire la part des citations formelles, des adaptations ingénieuses à un contexte nouveau, des réminiscences voulues ou inconscientes ? Homme d’Eglise, saint Augustin a assimilé sa Bible comme dans sa jeunesse, il avait appris à assimiler Cicéron et Virgile : son style s’émaille d’elle comme il reste, quelque effort qu’il fît, imprégné de formules classiques. »[5]

Voilà qui explique qu’un volume, un seul au sein des huit qui constituent la collection « La Bible de tous les temps », soit consacré à un auteur plutôt qu’à une époque. Ouvrage collectif paru en 1986, Saint Augustin et la Bible fut dirigé par l’historienne des religions Anne-Marie de la Bonnardière, qui a tant œuvré à une meilleure connaissance du christianisme primitif en général et de Saint Augustin en particulier.[6] C’est à elle que l’on doit la fameuse Biblia Augustiniana : sept volumes d’exploration de l’œuvre d’Augustin qui forment un répertoire exhaustif des citations bibliques dans leur ordre chronologique tout en les replaçant dans leur contexte historique.

On imagine qu’un tel patronage ne va pas sans porter ses fruits. Si bien que La Bible de Saint Augustin, sans épuiser un sujet par nature inépuisable[7], apporte une contribution essentielle à cette question.  

Pour en savoir plus, il suffit de cliquer sur le livre ci-dessous :


Saint augustin et la bible de tous les temps éditions Beauchesne






[1] Trois volumes recueillant les plus importantes œuvres d’Augustin y ont été édités sous la direction de Lucien Jerphagnon entre 1998 et 2002.
[2] Giovanni Papini, Saint Augustin, éd. Plon, coll. Le roseau d’or, 1930, p. 255.
[3] Comme le précise James J. O’Donnell dans l’Encyclopédie Saint Augustin : « Augustin n’a jamais vu une Bible. Le corps de textes que nous considérons maintenant comme bibliques lui a été transmis comme étant les "Ecritures". Il en a eu connaissance en des livres séparés […] La première Bible "latine" que l’on connaisse et qui regroupe toute l’Ecriture en un seul volume remonte à Cassiodore, au milieu du Vie siècle. » in Encyclopédie Saint Augustin. La Méditerranée et l'Europe IVe -XXIe siècle, édition française sous la direction de Marie-Anne Vannier, éd. du Cerf, 2005, p. 153.
[4] Henri-Irénée Marrou, Saint Augustin et l’augustinisme, éd. du Seuil, coll. Maîtres spirituels, 1955. Ce petit livre est certainement, aujourd’hui encore, la meilleure introduction qui soit à l’évêque d’Hippone et à son œuvre.
[5]Ibidem, p. 57.
[6] Anne-Marie La Bonnardière (1906-1998). Pour en savoir plus sur cette femme remarquable, on pourra lire le bel hommage que lui rendît Elizabeth Paoli au lendemain de sa disparition en cliquant ici.
[7] En témoigne le colloque international « Saint Augustin et la Bible » organisé les 7 et 8 avril 2005 par le centre Theles de l’université de Metz et dont les actes ont été publiés aux éditions scientifiques internationales Peter Lang. 

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