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mercredi 7 septembre 2016

Henri Bremond, l'homme et l'oeuvre

Henri Bremond éditions Beauchesne
Henri Bremond
1865-1933
Henri Bremond est connu pour être l’auteur d’une monumentale Histoire littéraire du sentiment religieux en France.[1] Cet homme d’Eglise, un temps jésuite et prêtre toute sa vie, fut l’intime des religieux George Tyrrell, Lucien Laberthonnière ou encore du grand philosophe catholique Maurice Blondel. A leurs côtés il fut mêlé à la crise moderniste, et, tout comme les deux premiers nommés, il subit les rigueurs de l’index. Mais Bremond était également un homme de lettre. C’est à ce titre qu’il fût élu à l’Académie française en 1923[2], à ce titre encore qu’il devînt l’ami de Paul Valery[3], Charles Du Bos[4], Maurice Barrès ou qu’il déjeune chez Edith Wharton[5] et dîne en compagnie de Victoria Ocampo et Rabindranath Tagore[6] !

Bremond, qui de son vivant atteignit à une grande notoriété, connu après sa mort une certaine éclipse. En 1966, à Aix en Provence, André Blanchet ouvrait un colloque consacré à Bremond sur cette phrase : « L'abbé Henri Bremond est oublié » sans peut-être s’imaginer qu’au moment même où il énonçait cet état de fait, il le conjurait. Car depuis lors, Bremond n’a jamais cessé d’être étudié et réédité. A cela deux raisons : la qualité et l’abondance de son œuvre qui compte une cinquantaine de livres[7] et d’innombrables articles, mais également la personnalité tout à fait exceptionnelle de l’homme.[8] Devant cette profusion d’études, récemment relancées par la réédition de L’Histoire littéraire du sentiment religieux par les excellentes éditions Jérôme Millon, nous avons pensé utile de rendre accessible sur internet une bibliographie[9].

éditions Beauchesne Henri Bremond


Bibliographie au sujet d'Henri Bremond :


Henry Bordeaux, Un sourcier - Henri Bremond, éd. Plon, Paris, 1924.

Maurice Martin Du Gard, De Sainte-Beuve à Fénelon. Henri Bremond, éd. Kra, Paris, 1927
 

Alfred Loisy, George Tyrrell et Henri Bremond, éd. Nourry, Paris, 1936.

Francis Hermans, L'humanisme religieux de l'abbé Henri Bremond, 1865-1933, éd. Alsatia, 1965.

Henri Bremond, 1865-1933 : actes du Colloque d'Aix, 19 et 20 mars 1966, éd. Ophrys, 1967.

J. Dagens et M. Nédoncelle (dir.), Entretiens Sur Henri Bremond. Décades du Centre International de Cerisy-La-Salle, 27-31 août 1965, éd. Mouton, Paris-La Haye, 1967.[11]

André Blanchet, Histoire d'une mise à l'index. La Sainte Chantal de l'abbé Bremond, éd. Aubier-Montaigne, Paris, 1967.

Clément Moisan, Henri Bremond et la poésie pure, éd. F. Paillart, Abbeville, 1967.[12]

Clément Moisan, Les débuts de critique littéraire d'Henri Bremond, éd. Lettres modernes, Paris, 1967.

Emile Poulat, Une œuvre clandestine d'Henri Bremond : « Sylvain Leblanc, Un clerc qui n'a pas trahi, Alfred Loisy d'après ses mémoires, 1931 », Édition critique et dossier historique (coll. Uomini e Dottrinê). Edizioni di Storia e Letteratura, Rome, 1972.

Henri Bremond et Maurice Blondel, Correspondance, établie, présentée et annotée par André Blanchet, éd. Aubier-Montaigne, Paris, 2 volumes, 1970, 1971.


André Blanchet, Henri Bremond : 1865-1904, éd. Aubier-Montaigne, Paris, 1975.

Émile Goichot, Henri Bremond, historien du sentiment religieux - Genèse et stratégie d'une entreprise littéraire, éd. Ophrys, Paris, 1982. [14]











[1] Si l’on souhaite, on pourra consulter les deux notices biographiques concernant l’Abbé Bremond que l’on trouve dans le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine ou celle qui se trouve dans le Dictionnaire de Spiritualité.
[2] Elu le 19 avril 1923, au fauteuil de Mgr Duchesne. C’est Henry Bordeaux qui le reçut le 22 mai 1924. Pour lire son discours de réception et la réponse qu’y donna H. Bordeaux, vous pouvez cliquer ici et là.
[3] Le 9 juin 1934, à l’occasion de l’inauguration d’une plaque commémorant le séjour d’Henri Bremond au 16, rue Chanoinesse, à Paris, Paul Valéry a prononcé son Discours sur Henri Bremond, discours reproduit dans : Paul Valéry, Œuvres, vol. I, coll. Bibliothèque de la Pléiade, éd. Gallimard, 1957, p. 763-769.
[4] Les deux hommes étaient voisins, Du Bos vivant sur l’île Saint Louis, 4, rue des Deux-Ponts et Bremond sur l’île de la Cité, 16, rue Chanoinesse. Après la mort de Bremond, Charles Du Bos loua l’appartement de son défunt ami et y installa une partie de sa bibliothèque. A noter qu’en plus de l’étude qu’il consacra à son ami et qui est recueillie dans le volumes intitulé Approximations, Charles Du Bos évoque fréquemment Bremond tout au long de son volumineux Journal réédité en 3 volumes entre 2003 et 2005 par les éditions Buchet Chastel.  
[5] Journal de l’abbé Mugnier (1879-1939), coll. Le Temps retrouvé, éd. Mercure de France, 1990, p. 285.
[6] Ibid., p. 516.
[7] Notons que si Henri Bremond n’a rien publié aux éditions Beauchesne, son frère André (1872-1949), spécialiste de la philosophie grecque et, lui aussi, jésuite, y fit paraître trois ouvrages :  Pour l'histoire de la philosophie grecque, en collaboration avec M. Bouyges, J. Souilhé et G. Horn en 1924, Le dilemme aristotélicien, en 1933 et enfin Rationalisme et religion en 1935.
[8] A ce sujet, on pourra consulter en ligne l’excellent article de A. Blanchet paru dans la revue Etudes de janvier 1966 : L’abbé Bremond, quelques traits pour un portrait futur. 
[9] Pour une bibliographie plus détaillée, on pourra consulter le cinquième volume de L’Histoire littéraire du sentiment religieux aux éditions Jérôme Millon. On y trouvera une bibliographie établie par François Trémolières, la plus complète à notre connaissance et qui se divise ainsi : I. Écrits de Bremond, I.1 Livres et brochures. Préfaces, traductions, I.2 Études et articles, I.3 Lettres et écrits intimes publiés post mortem, I.4 Fonds manuscrits ; II. Études bremondiennes, II.1 Livres et thèses consacrés à Bremond, II.2 Articles et études, autres ouvrages.
[10] Ce fort volume reprend un important article que Charles Du Bos consacra à son ami Bremond au lendemain de sa mort et qui fut initialement publié dans La Revue hebdomadaire du 11 août 1934.
[11] Au sujet de cette rencontre de Cerisy, Maurice de Gandillac écrit dans ses mémoires : « Le 26, commencent des entretiens sur "Henri Bremond ", colloque codirigé par Jean Dagens et Maurice Nédoncelle. Y participent, Emile Poulat, historien du modernisme, et le jeune Michel de Certeau, déjà prêt à ruer dans les brancards. Après l’exposé de Gabriel Germain, le 30 août, sur Prière et Poésie, je dis mon regret que le prêtre académicien ait si peu communié avec la poésie des Psaumes bibliques, de saint Jean de la Croix ou des plus grands soufis. » in Maurice de Gandillac, Le siècle traversé, éd. Albin Michel, 1998, p.390.
[12] Ouvrage tiré de la thèse universitaire de l’auteur.
[13] Dossier de correspondance comprenant une partie des lettres que Bremond et Laberthonnière échangèrent au plus fort de la crise moderniste.
[14] Ouvrage tiré de la thèse de doctorat d’Etat d’Emile Goichot, plus complète.

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