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lundi 10 octobre 2016

Les grands théologiens : Léonce de Grandmaison


Léonce de Grandmaison
(1868-1927)
Léonce de Grandmaison fut rédacteur en chef de la revue Études durant dix ans (1908-1919). La crise moderniste battait alors son plein, et Grandmaison, prit au milieu de la tourmente se comporta d’une manière irréprochable. Homme de dialogue, il interdit toute polémique personnelle[1]  et parvient à éviter une apologétique primaire[2]. En 1910 il fonde la revue Recherches de science religieuse afin d’ « éviter de tomber dans l’inertie intellectuelle par crainte du modernisme mais s’adonner à un travail mieux contrôlé, plus méthodique. »[3]

Toujours animé par cette même volonté de faire se rencontrer le travaille théologique et le développement des sciences, Léonce de Grandmaison commandite et participe en 1913, à un ouvrage qui fera date : Christus : manuel d’histoire des religions. Conçu comme une réponse à l’Orpheus de Salomon Reinach, cet ouvrage propose une lecture chrétienne de l’histoire religieuse de l’humanité.

A travers ses écrits et prises de position, Grandmaison gagna le respect de nombres de ses contemporains. Le jour même de sa disparition, Alfred Baudrillart, pas encore Cardinal mais déjà recteur de l’Institut Catholique de Paris et académicien, note dans ses carnets : « On a été fort attristé par la nouvelle de la mort du R. P. Léonce de Grandmaison. C’est une perte immense pour l’Eglise et la science ecclésiastique, … pour combien d’âme aussi ! Le plus loyal des hommes et l’un des plus savants ! »[4] 

Grandmaison eut également et surtout, une profonde influence sur une nouvelle génération de théologiens parmi lesquels Teilhard de Chardin, Henri de Lubac qui lui rendit hommage dans ses mémoires[5] et qui lui succédera (de 1946 à 1952) à la tête des Recherches en science religieuse ou encore Jean Daniélou qui écrivit la notice consacrée à Grandmaison au sein du Dictionnaire de Spiritualité et qui commence ainsi : « Né le 31 décembre 1868, au Mans, rappelé à Dieu le 15 juin 1927, Léonce de Grandmaison entra dans la compagnie de Jésus en novembre 1886. Il est l’une des figures les plus marquantes de l’histoire de la spiritualité au début du 20e siècle… »

Durant les dernières années de sa vie, Léonce de Grandmaison se consacra à la rédaction de ce que l’on peut considérer comme son grand œuvre : Jésus Christ, sa personne, son message, ses preuves. Cet ouvrage monumental (1 000 pages) parait en 1928, soit un an après sa disparition, en deux volumes aux éditions Beauchesne. Fort populaire ce livre sera republié en 1930 dans une édition allégée.

Sources : 
-Jules Lebreton, Le Père Léonce de Grandmaison, Beauchesne, 1932.

Aux éditions Beauchesne : 

Léonce de Grandmaison éditions beauchesne


Léonce de Grandmaison éditions beauchesne

Léonce de Grandmaison éditions beauchesne




[1] Le P. de Grandmaison veillera, par exemple, à ce que les Etudes n’écrivent pas un mot amer au sujet de l’abbé Bremond (lui-même ancien rédacteur aux Etudes), même lors de la mise à l’index de sa Sainte Jeanne de Chantal, et les premiers volumes de son Histoire littéraire du sentiment religieux y furent salués avec beaucoup d’enthousiasme. Cf. Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Les Jésuites.
[2] A ce sujet on pourra se rapporter à l’article que lui à consacré Pierre Scheffer dans le Dictionnaire des théologiens, éd. Bayard – Centurion, 1998, p. 188.
[3] Comme il l’indiquera dans un retentissant article écrit avec le père Emonet, intitulé « Critiques négatives et tâches nécessaires »  paru dans les Etudes du 5 janvier 1914.
[4] Les carnets du Cardinal Alfred Baudrillart (13 avril 1925 – 25 décembre 1928), éd. du Cerf, 2002, p. 705.
[5]Henri de Lubac, Mémoire sur l'occasion de mes écrits, éd. Lessuis, coll. Présences, n° 1, 1989, p. 17.

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