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Léonce de Grandmaison (1868-1927) |
Léonce de Grandmaison fut
rédacteur en chef de la revue Études
durant dix ans (1908-1919). La crise moderniste battait alors son plein, et
Grandmaison, prit au milieu de la tourmente se comporta d’une manière
irréprochable. Homme de dialogue, il interdit toute polémique personnelle[1] et parvient à éviter une apologétique
primaire[2].
En 1910 il fonde la revue Recherches de
science religieuse afin d’ « éviter de tomber dans l’inertie intellectuelle
par crainte du modernisme mais s’adonner à un travail mieux contrôlé, plus
méthodique. »[3]
Toujours animé par cette même volonté
de faire se rencontrer le travaille
théologique et le développement des sciences, Léonce de Grandmaison commandite
et participe en 1913, à un ouvrage qui fera date : Christus : manuel d’histoire des religions. Conçu comme une réponse
à l’Orpheus de Salomon Reinach, cet ouvrage
propose une lecture chrétienne de l’histoire religieuse de l’humanité.
A travers ses écrits et prises de
position, Grandmaison gagna le respect de nombres de ses contemporains. Le jour
même de sa disparition, Alfred Baudrillart, pas encore Cardinal mais déjà
recteur de l’Institut Catholique de Paris et académicien, note dans ses carnets
: « On a été fort attristé par la nouvelle de la mort du R. P. Léonce de
Grandmaison. C’est une perte immense pour l’Eglise et la science ecclésiastique,
… pour combien d’âme aussi ! Le plus loyal des hommes et l’un des plus savants
! »[4]
Grandmaison eut également et surtout, une profonde influence sur une nouvelle
génération de théologiens parmi lesquels Teilhard de Chardin, Henri de Lubac
qui lui rendit hommage dans ses mémoires[5] et qui lui succédera (de 1946 à 1952)
à la tête des Recherches en science religieuse ou encore Jean Daniélou qui
écrivit la notice consacrée à Grandmaison au sein du Dictionnaire de Spiritualité et qui commence ainsi : « Né le 31 décembre 1868, au Mans, rappelé à Dieu le 15 juin 1927, Léonce de Grandmaison entra dans la compagnie de Jésus en novembre 1886. Il est l’une des figures les plus marquantes de l’histoire de la spiritualité au début du 20e siècle… »
Durant les dernières années de sa
vie, Léonce de Grandmaison se consacra à la rédaction de ce que l’on peut
considérer comme son grand œuvre : Jésus Christ, sa personne, son message, ses preuves. Cet ouvrage monumental (1
000 pages) parait en 1928, soit un an après sa disparition, en deux volumes aux
éditions Beauchesne. Fort populaire ce livre sera republié en 1930 dans une
édition allégée.
Sources :
-Jules Lebreton, Le Père Léonce de Grandmaison, Beauchesne, 1932.
Aux éditions Beauchesne :
[1] Le P. de
Grandmaison veillera, par exemple, à ce que les Etudes n’écrivent pas un mot
amer au sujet de l’abbé Bremond (lui-même ancien rédacteur aux Etudes), même
lors de la mise à l’index de sa Sainte
Jeanne de Chantal, et les premiers volumes de son Histoire littéraire du sentiment religieux y furent salués avec
beaucoup d’enthousiasme. Cf. Dictionnaire
du monde religieux dans la France contemporaine, Les Jésuites.
[2] A ce
sujet on pourra se rapporter à l’article que lui à consacré Pierre Scheffer
dans le Dictionnaire des théologiens,
éd. Bayard – Centurion, 1998, p. 188.
[3] Comme il
l’indiquera dans un retentissant article écrit avec le père Emonet, intitulé «
Critiques négatives et tâches nécessaires » paru dans les Etudes du 5 janvier 1914.
[4] Les carnets du Cardinal Alfred Baudrillart
(13 avril 1925 – 25 décembre 1928), éd. du Cerf, 2002, p. 705.
[5]Henri de Lubac, Mémoire sur l'occasion de mes écrits, éd. Lessuis, coll. Présences, n° 1, 1989, p. 17.
[5]Henri de Lubac, Mémoire sur l'occasion de mes écrits, éd. Lessuis, coll. Présences, n° 1, 1989, p. 17.
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