L’actualité oblige à prendre acte d’un lien constitutif entre politique et religion, souvent sous-estimé par la recherche, à l’encontre d’une tendance moderne dissociant a priori le po- litique et le religieux, et loin de l’idée que le religieux partici- perait d’une temporalité différente de celle des autres institu- tions culturelles : technologie, science, organisation sociale, politique, rapport de production, droit.
Nous proposons ici de revenir sur l’articulation du politique et du religieux en interrogeant les pratiques, les codes sym- boliques, les rhétoriques, les dispositifs liturgiques, les topoï argumentatifs, les cadres socioculturels de l’imaginaire qui informent les prises de pouvoir et son maintien. Pour chaque dossier, le religieux sera envisagé en termes de fonctions : mythico-fondatrice ou légitimante, rituelle, sacralisante ou de consécration.
L’ouvrage s’ouvre sur une mise au point concernant les « religions du politique » (Emilio Gentile), avant d’examiner les cas du national-socialisme, de la Cuba contemporaine et de l’Inde coloniale.
Un deuxième groupe de contributions explore les logiques discursives du monothéisme biblique et ses persistances, puis des innovations religieuses en Afrique (mourridisme au Séné- gal, kimbanguisme au Congo) et en Chine (mettant en pers- pective la thèse de Gentile au sujet de Mao).
Les perspectives utopiques ou cosmopolitiques constituent un dernier ensemble : messianismes latino-américains, dis- cours politico-utopiques renvoyant à la Terre-mère, parallèles entre discours écologistes et religieux, emprunts de l’OMS aux cosmovisions indigènes, questionnements conjoints de la théologie de la libération, du symbolisme catholique et des cultes d’origine africaine au Brésil, l’identité nationale israé- lienne dans son lien au judaïsme, la complexe différenciation de sphères politique et religieuse au Tibet.
Pour en savoir plus :
400 pages, 34 euros. |
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