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Norbert Wiener (1894-1964) |
Norbert Wiener est né aux
Etats-Unis, à Columbia, le 26 novembre 1894. Dès l’enfance, il fait montre de
capacités intellectuelles hors du commun. Très tôt il se consacre à l’étude des
mathématiques et de la philosophie et soutient, à l’âge de dix-huit ans, une thèse de logique mathématique à l'université
Harvard. Il voyagera ensuite en Europe où il suivra les cours de Bertrand
Russell et, de manière plus anecdotique, ceux d’Edmund Husserl[1].
Rentré aux États-Unis, Wiener est nommé professeur au M.I.T. Il y enseignera de
1919 à 1960. Il mourra lors d’un voyage à Stockholm, le 18 mars 1964.
Wiener est connu pour avoir
donné naissance, en 1948, à la cybernétique, « science de la commande et
de la communication chez l’homme et chez l’animal. » Cette même année
paraît son maître livre, Cybernetics or
Control and Communication in the Animal and the Machine, dans lequel il
développe et explicite ses théories sur cette nouvelle discipline. L’ouvrage
suscite immédiatement de fortes réactions, surtout parmi les praticiens des
sciences sociales et les philosophes qui sont nombreux à manifester leur intérêt
pour la pensé de Wiener. A commencer par le Révérend Père Dubarle, philosophe
et théologien dominicain qui, dès le 28 décembre 1948, consacre un long article
à ce « livre extraordinaire » dans les colonnes du Monde[2].
Philosophe tout autant que
mathématicien, Wiener n’a jamais cessé de réfléchir aux implications de la discipline
qu’il avait créée et autour de laquelle s’élaboraient déjà les fondements de l’informatique
et de l’intelligence artificielle. En 1964, paraît son livre-testament, God & Golem Inc., dans lequel il
s’interroge sur les quelques points de collision entre la cybernétique et la
religion. Cet ouvrage pose des questions d’une brûlante actualité : si
Dieu a créé l’homme à son image, qu’en est-il de cette machine créée par
l’homme, et susceptible de se substituer à lui dans certains domaines? Quelle
« image » de l’homme restitue-t-elle en retour? Sera-t-elle un golem
des temps modernes? À moins que ce ne soit l’homme, désormais incapable de
maîtriser son savoir, qui soit destiné à devenir le golem de sa propre
destruction.
Traduit en français et publié
pour la première fois par les éditions de l’éclat en 2001 (les cinéphiles apprécieront
le clin d’œil), ce livre depuis lors épuisé, vient enfin de reparaitre. Doté
d’une préface signée par Charles Mopsik, l’ouvrage se termine par un texte
écrit en 1965 par Gershom Scholem : « Le Golem de Prague et le Golem de
Rehovot ». Autant dire que Norbert Wiener se trouve là en bonne compagnie !
Pour en savoir plus :
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128 pages, 14 euros |
[1] Cf. P.R.
Masani, Norbert Wiener 1894–1964, éd.
Birkhäuser, Berlin, 1990, p.59.
[2] Pour
lire l’article en question : https://sniadecki.wordpress.com/2013/03/08/dubarle-machine/
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