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lundi 1 juin 2015

Les grands philosophes : Maurice Blondel


Le 4 juin prochain, s’ouvrira à Aix-en-Provence, un colloque académique consacré à la métaphysique et, plus précisément, à la place que celle-ci occupe dans l’œuvre de Maurice Blondel. A cette occasion, nous vous proposons un rapide aperçu biographique de ce grand philosophe chrétien.

Maurice Blondel est né à Dijon en 1861. Il entre en 1881 à l’École Normale, où il a pour maître Ollé-Laprune et Boutroux. C’est sous l’influence du premier qu’il esquisse dès 1882 le plan d’une thèse sur l’action, sujet si neuf que, sans l’intervention de Boutroux, la Sorbonne l’aurait refusé. Dix ans de méditation lui furent nécessaires pour mener à bien son travail. En 1893, il soutenait sa thèse avec éclat ; elle est communément appelée maintenant «  la première Action », ou « l’Action 1893 ».

Aussitôt paru, l’ouvrage fut vivement attaqué. Du côté de l’Université, on lui reprocha de nier la philosophie comme discipline rationnelle autonome, de la subordonner à la foi, de la dégrader en apologétique. En conséquence, lorsque Blondel demanda une chaire à la faculté, on lui proposa d’aller enseigner l’histoire au collège d’Avallon ; ce qu’il refusa. Après deux ans d’attente, et grâce à une nouvelle intervention de Boutroux, il fut nommé maître de conférence à Lille, puis professeur à Aix où il restera toute sa vie, n’ayant pas atteint, nous confie-t-il, après quarante_six ans de service, la première classe de son emploi.

Du côté catholique, on lui reprocha de nier la gratuité du surnaturel, de professer le pragmatisme, au fond d’être moderniste. La controverse atteignit son apogée quand il eut publié en 1896 dans le Annales de philosophie chrétienne une série d’articles ayant pour titre : Lettre sur les exigences de la pensée contemporaine en matière d’apologétique et sur la méthode de la philosophie dans l’étude du problème religieux. Mais jamais sa pensée n’a été l’objet d’une condamnation quelconque de l’Eglise. Au contraire, Léon XIII l’encouragea à continuer ses recherches, et Pie X déclara à l’archevêque d’Aix : « Je suis sûr de son orthodoxie, je vous charge de le lui dire. »

L’Action fut épuisée en deux ans et devint vitre introuvable, sinon en copies manuscrites, car Blondel, conscient des imperfections de son œuvre, refusa toujours de la rééditer. A partir de 1920, il commença la rédaction de son œuvre définitive. Malgré la cécité qui le frappe en 1927 et l’oblige à prendre sa retraite, il poursuit son travail avec une indomptable persévérance et réussit à publier enfin sa grande trilogie : La Pensée en 1934, L’Être en 1935, et L’Action en 1936, à quoi sont venus s’adjoindre deux volumes sur L’Esprit chrétien en 1944 et 1946.

Son œuvre achevée, Maurice Blondel est mort en 1949 à l’âge de quatre-vingt-huit ans. En 1950, sa famille a autorisé la réédition de la première Action.

La philosophie blondélienne se situe dans la grande tradition de la philosophie chrétienne qui remonte à saint Augustin.  


Publications consacrées à Blondel aux éditions Beauchesne  :

(pour en savoir plus, il vous suffit de cliquer sur le livre)


éditions Beauchesne

éditions Beauchesne

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Deux études sur la pensée de Maurice Blondel Tonquédec

Henri de Lubac éditions Beauchesne


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