Henri Bremond 1865-1933 |
Henri Bremond est connu pour être
l’auteur d’une monumentale Histoire
littéraire du sentiment religieux en France.[1]
Cet homme d’Eglise, un temps jésuite et prêtre toute sa vie, fut l’intime des
religieux George Tyrrell, Lucien Laberthonnière ou encore du grand philosophe
catholique Maurice Blondel. A leurs côtés il fut mêlé à la crise moderniste,
et, tout comme les deux premiers nommés, il subit les rigueurs de l’index. Mais
Bremond était également un homme de lettre. C’est à ce titre qu’il fût élu à
l’Académie française en 1923[2],
à ce titre encore qu’il devînt l’ami de Paul Valery[3],
Charles Du Bos[4], Maurice
Barrès ou qu’il déjeune chez Edith Wharton[5]
et dîne en compagnie de Victoria Ocampo et Rabindranath Tagore[6] !
Bremond, qui de son vivant atteignit
à une grande notoriété, connu après sa mort une certaine éclipse. En
1966, à Aix en Provence, André Blanchet ouvrait un colloque consacré à Bremond
sur cette phrase : « L'abbé Henri Bremond est oublié » sans peut-être s’imaginer
qu’au moment même où il énonçait cet état de fait, il le conjurait. Car depuis
lors, Bremond n’a jamais cessé d’être étudié et réédité. A cela deux
raisons : la qualité et l’abondance de son œuvre qui compte une
cinquantaine de livres[7]
et d’innombrables articles, mais également la personnalité tout à fait
exceptionnelle de l’homme.[8]
Devant cette profusion d’études, récemment relancées par la réédition de L’Histoire littéraire du sentiment religieux
par les excellentes éditions Jérôme Millon, nous avons pensé utile de rendre
accessible sur internet une bibliographie[9].
Bibliographie au sujet d'Henri Bremond :
Henry Bordeaux, Un sourcier - Henri Bremond, éd. Plon,
Paris, 1924.
Maurice Martin Du Gard, De Sainte-Beuve à Fénelon. Henri Bremond,
éd. Kra, Paris, 1927
Alfred Loisy, George Tyrrell et Henri Bremond, éd.
Nourry, Paris, 1936.
Francis Hermans, L'humanisme religieux de l'abbé Henri Bremond,
1865-1933, éd. Alsatia, 1965.
Henri Bremond, 1865-1933 : actes du Colloque d'Aix, 19 et 20 mars 1966,
éd. Ophrys, 1967.
J. Dagens et M. Nédoncelle
(dir.), Entretiens Sur Henri Bremond.
Décades du Centre International de Cerisy-La-Salle, 27-31 août 1965, éd.
Mouton, Paris-La Haye, 1967.[11]
André Blanchet, Histoire d'une mise à l'index. La Sainte
Chantal de l'abbé Bremond, éd. Aubier-Montaigne, Paris, 1967.
Clément Moisan, Les débuts de critique littéraire d'Henri
Bremond, éd. Lettres modernes, Paris, 1967.
Emile Poulat, Une œuvre clandestine d'Henri Bremond : «
Sylvain Leblanc, Un clerc qui n'a pas trahi, Alfred Loisy d'après ses mémoires,
1931 », Édition critique et dossier historique (coll. Uomini e Dottrinê). Edizioni
di Storia e Letteratura, Rome, 1972.
Henri Bremond et Maurice Blondel,
Correspondance, établie, présentée et
annotée par André Blanchet, éd. Aubier-Montaigne, Paris, 2 volumes, 1970, 1971.
Marie-Thérèse Perrin (dir.), Laberthonnière et ses amis, Bremond, Birot, Canet, Le Roy, éd. Beauchesne, 1975.[13]
André Blanchet, Henri Bremond : 1865-1904, éd.
Aubier-Montaigne, Paris, 1975.
Émile Goichot, Henri Bremond, historien du sentiment religieux
- Genèse et stratégie d'une entreprise littéraire, éd. Ophrys, Paris, 1982.
[14]
[1] Si l’on
souhaite, on pourra consulter les deux notices biographiques concernant l’Abbé
Bremond que l’on trouve dans le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine ou celle qui se trouve dans
le Dictionnaire de Spiritualité.
[2] Elu le
19 avril 1923, au fauteuil de Mgr Duchesne. C’est Henry Bordeaux qui le reçut
le 22 mai 1924. Pour lire son discours de réception et la réponse qu’y donna H.
Bordeaux, vous pouvez cliquer ici et là.
[3] Le 9
juin 1934, à l’occasion de l’inauguration d’une plaque commémorant le séjour
d’Henri Bremond au 16, rue Chanoinesse, à Paris, Paul Valéry a prononcé son Discours sur Henri Bremond, discours
reproduit dans : Paul Valéry, Œuvres,
vol. I, coll. Bibliothèque de la Pléiade, éd. Gallimard, 1957, p. 763-769.
[4] Les deux
hommes étaient voisins, Du Bos vivant sur l’île Saint Louis, 4, rue des
Deux-Ponts et Bremond sur l’île de la Cité, 16, rue Chanoinesse. Après la mort
de Bremond, Charles Du Bos loua l’appartement de son défunt ami et y installa
une partie de sa bibliothèque. A noter qu’en plus de l’étude qu’il consacra à
son ami et qui est recueillie dans le volumes intitulé Approximations, Charles Du Bos évoque fréquemment Bremond tout au long
de son volumineux Journal réédité en
3 volumes entre 2003 et 2005 par les éditions Buchet Chastel.
[5] Journal de l’abbé Mugnier (1879-1939),
coll. Le Temps retrouvé, éd. Mercure de France, 1990, p. 285.
[6] Ibid., p. 516.
[7] Notons
que si Henri Bremond n’a rien publié aux éditions Beauchesne, son frère André
(1872-1949), spécialiste de la philosophie grecque et, lui aussi, jésuite, y
fit paraître trois ouvrages : Pour
l'histoire de la philosophie grecque, en collaboration avec M. Bouyges, J.
Souilhé et G. Horn en 1924, Le dilemme aristotélicien, en 1933 et enfin
Rationalisme et religion en 1935.
[8] A ce
sujet, on pourra consulter en ligne l’excellent article de A. Blanchet paru
dans la revue Etudes de janvier 1966 : L’abbé Bremond, quelques traits pour un portrait futur.
[9] Pour une
bibliographie plus détaillée, on pourra consulter le cinquième volume de L’Histoire littéraire du sentiment religieux
aux éditions Jérôme Millon. On y trouvera une bibliographie établie par
François Trémolières, la plus complète à notre connaissance et qui se divise
ainsi : I. Écrits de Bremond, I.1 Livres et brochures. Préfaces,
traductions, I.2 Études et articles, I.3 Lettres et écrits intimes publiés post
mortem, I.4 Fonds manuscrits ; II. Études bremondiennes, II.1 Livres et
thèses consacrés à Bremond, II.2 Articles et études, autres ouvrages.
[10] Ce fort
volume reprend un important article que Charles Du Bos consacra à son ami
Bremond au lendemain de sa mort et qui fut initialement publié dans La Revue hebdomadaire du 11 août 1934.
[11] Au
sujet de cette rencontre de Cerisy, Maurice de Gandillac écrit dans ses
mémoires : « Le 26, commencent des entretiens sur "Henri Bremond
", colloque codirigé par Jean Dagens et Maurice Nédoncelle. Y participent,
Emile Poulat, historien du modernisme, et le jeune Michel de Certeau, déjà prêt
à ruer dans les brancards. Après l’exposé de Gabriel Germain, le 30 août, sur Prière et Poésie, je dis mon regret que
le prêtre académicien ait si peu communié avec la poésie des Psaumes bibliques,
de saint Jean de la Croix ou des plus grands soufis. » in Maurice de
Gandillac, Le siècle traversé, éd.
Albin Michel, 1998, p.390.
[12] Ouvrage
tiré de la thèse universitaire de l’auteur.
[13] Dossier
de correspondance comprenant une partie des lettres que Bremond et
Laberthonnière échangèrent au plus fort de la crise moderniste.
[14] Ouvrage
tiré de la thèse de doctorat d’Etat d’Emile Goichot, plus complète.
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