Le domaine de la santé est devenu le champ de bataille où s’affrontent la culture de la performance et le souci de la dignité de la personne humaine. Comment concilier l’obsession du « toujours plus » avec une reconnaissance de l’unicité, de la singularité du patient en souffrance ?
Ce sont, en effet, deux
absolus qui se font face aujourd’hui : l’un, triomphaliste, est justement ce
que l’on nomme « performance ». Elle est devenue le barème des choses et des
hommes, l’émanation d’une expertise en surplomb de toutes les expertises, qui
se vit comme une course sans fin dont nul ne maîtrise plus la signification.
De l’autre côté s’opère le
repli de toutes les valeurs : minimaliste, la « dignité humaine » est devenue
le point de ralliement autour duquel on se réfugie pour s’identifier à ce qui
subsiste en chacun d’élémentaire : l’exigence de respect que confère
l’appartenance à l’espèce.
À l’heure où le système de
santé ne cesse de se fragiliser partout en Occident, sous la pression combinée
du mercantilisme et d’un humanisme de façade, cette mise en tension se vit-elle
comme une quadrature du cercle ou annonce-t-elle un éclatement prochain ?
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