La politisation des questions sexuelles en Europe a connu un moment de crispation particulièrement vif en 2012-2013 à la faveur de l’ouverture en France du mariage civil aux couples de même sexe qui, dans son projet initial, envisageait aussi la question de l’homoparentalité. Du « Mariage pour tous » à la « Manif pour tous », le « gender » – ou les « études de genre » chères à Judith Butler – est devenu un des arguments clefs au cœur d’un débat où institutions religieuses et croyants, principalement catholiques, mais aussi protestants, juifs et musulmans, ont formé la pointe de l’opposition.
Pour autant, on ne saurait oublier que le genre a une histoire, que ses acceptions sont diverses et que l’historiographie anglo-saxonne l’a proposé voici trente ans comme une clef de lecture au même titre que d’autres catégories d’analyse plus familières au lecteur français comme la religion, la classe ou l’âge.
De l’histoire des femmes, qui offre des voies de renouvellement à la faveur du genre, à la plus jeune histoire des masculinités, les quatorze auteurs réunis par Matthieu Brejon de Lavergnée et Magali Della Sudda démontrent, tout au long de cet ouvrage, que le genre peut permettre de penser le religieux dans ses articulations avec le social, le politique, le culturel voire, en régime chrétien, son cœur même : la piété, la mystique et le miracle.
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