Nous montons en bateau et reprenons le chemin de
Madras, ravis par les merveilles que nous venons de voir, profondément émus des
problèmes historiques, dogmatiques, archéologiques et artistiques que ces
étranges monuments font dresser devant notre esprit.
Émile Guimet, Huit
jours aux Indes, 1876.[1]
Fils d’un ingénieur chimiste,
Émile Guimet succède en 1860 à son père à la tête de la manufacture familiale.
Au cours d’un voyage en Egypte en 1865-1866, il s’éprend d’antiquités
orientales et ramène avec lui des collections qui forment l’embryon du futur
musée Guimet dont on peut suivre la croissance à travers le récit du fondateur,
dans l’ouvrage Le jubilé du Musée Guimet.
Vingt-cinquième anniversaires de sa
fondation. 1879-1904, Paris, 1904. Muni d’un passeport diplomatique, Guimet
visite le Japon, la Chine et l’Inde en 1877-1878. Il rapporte de nombreux
manuscrits, des peintures, des statuts et emmène deux Hindous pour enseigner le
sanskrit à Lyon. Il y installe un musée inauguré le 30 septembre 1879 et fonde
aussi les Annales du Musée Guimet et
la Revue de l’histoire des religions,
qui commence à paraître en 1880. Jugeant que son entreprise est insuffisamment soutenue
à Lyon, il décide de se déplacer à Paris. La ville de Paris lui fournit un
terrain au Trocadéro et la création du musée est votée par la Chambre des
députés le 7 août 1885, Guimet ayant fait don de ses collections à l’Etat.
Le volume du jubilé permet de se
rendre compte de la forte impulsion donnée par Guimet à l’étude des religions
en France. Comprenant, entre autres, la table des matières des 31 volumes d’Annales parus, les titres de la « Bibliothèque
d’études » et de la « Bibliothèque de vulgarisation », la table
des matières des 49 premiers tomes de la Revue
d’histoire des religions, l’ouvrage offre un remarquable panorama de l’état
de la science des religions en France au début du XXe siècle (1904).
L’œuvre de Guimet se préoccupe de
présenter l’histoire des religions en la dépouillant de ce qui pourrait
conforter l’apologétique chrétienne. Par exemple, l’une de ses conférences sur Les chrétiens et l’Empire romain (Paris,
1909) insiste sur le caractère hagiographique des actes des martyrs, qui ne
peuvent fonder une histoire critique des persécutions. En 1889, Guimet avait d’ailleurs
donné son adhésion au Congrès international de la libre pensée, tenu à Paris.
Son apport au développement de l’histoire des religions ne peut être extrait de
ce contexte militant.
(Article rédigé par François
Laplanche,
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[1] Emile Guimet, Gustave Le Bon, Mirages indiens, de Ceylan au Népal 1876-1886, éd. Phébus, Paris, 1992, p. 178.
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