Pages

mardi 2 juin 2015

Le 2 juin 1836 : Naissance d’Emile Guimet.


Nous montons en bateau et reprenons le chemin de Madras, ravis par les merveilles que nous venons de voir, profondément émus des problèmes historiques, dogmatiques, archéologiques et artistiques que ces étranges monuments font dresser devant notre esprit.

Émile Guimet, Huit jours aux Indes, 1876.[1]


Fils d’un ingénieur chimiste, Émile Guimet succède en 1860 à son père à la tête de la manufacture familiale. Au cours d’un voyage en Egypte en 1865-1866, il s’éprend d’antiquités orientales et ramène avec lui des collections qui forment l’embryon du futur musée Guimet dont on peut suivre la croissance à travers le récit du fondateur, dans l’ouvrage Le jubilé du Musée Guimet. Vingt-cinquième anniversaires de sa fondation. 1879-1904, Paris, 1904. Muni d’un passeport diplomatique, Guimet visite le Japon, la Chine et l’Inde en 1877-1878. Il rapporte de nombreux manuscrits, des peintures, des statuts et emmène deux Hindous pour enseigner le sanskrit à Lyon. Il y installe un musée inauguré le 30 septembre 1879 et fonde aussi les Annales du Musée Guimet et la Revue de l’histoire des religions, qui commence à paraître en 1880. Jugeant que son entreprise est insuffisamment soutenue à Lyon, il décide de se déplacer à Paris. La ville de Paris lui fournit un terrain au Trocadéro et la création du musée est votée par la Chambre des députés le 7 août 1885, Guimet ayant fait don de ses collections à l’Etat.

Le volume du jubilé permet de se rendre compte de la forte impulsion donnée par Guimet à l’étude des religions en France. Comprenant, entre autres, la table des matières des 31 volumes d’Annales parus, les titres de la « Bibliothèque d’études » et de la « Bibliothèque de vulgarisation », la table des matières des 49 premiers tomes de la Revue d’histoire des religions, l’ouvrage offre un remarquable panorama de l’état de la science des religions en France au début du XXe siècle (1904).

L’œuvre de Guimet se préoccupe de présenter l’histoire des religions en la dépouillant de ce qui pourrait conforter l’apologétique chrétienne. Par exemple, l’une de ses conférences sur Les chrétiens et l’Empire romain (Paris, 1909) insiste sur le caractère hagiographique des actes des martyrs, qui ne peuvent fonder une histoire critique des persécutions. En 1889, Guimet avait d’ailleurs donné son adhésion au Congrès international de la libre pensée, tenu à Paris. Son apport au développement de l’histoire des religions ne peut être extrait de ce contexte militant.

(Article rédigé par François Laplanche,



Pour vous procurez cet ouvrage, 

il vous suffit de cliquer dessus :


Emile Guimet


Pour vous rendre sur le site internet du Musée Guimet,
cliquer sur l'image ci-dessous :




[1] Emile Guimet, Gustave Le Bon, Mirages indiens, de Ceylan au Népal 1876-1886, éd. Phébus, Paris, 1992, p. 178.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire